© Michel Jacquelin

La Terrible voix de Satan

Texte français Arnaud Rykner et Claude Régy / Scénographie Daniel Jeanneteau / Lumière Dominique Bruguière / Costumes Ann Williams / Son Philippe Cachia 

Avec Gérard Watkins, Andrée Tainsy, Jean-Quentin Châtelain, Valérie Dréville, Axel Bogousslavsky, Graham Valentine, Gaël Baron, Hélène Alexandridis, Philippe Eustachon, Marcial Di Fonzo Bo, Philippe Chauvin, José Cordeiro, Manuel Durand, Nathalie Kousnetzoff, Aurélie Eltvedt, Kathleen Wyart / Elisabeth Kessler

 

Un Oiseau Magique de bon ou de mauvais augure apparaît entre un urinoir et une baignoire de salle de bains, une brouette, une tranchée de terrassier ouverte comme une tombe, terrassier fossoyeur, une tempête en mer, une mutinerie, un naufrage, une plage déserte, un cimetière en haut d’une colline, un champ de navets, un tribunal qui donne la mort, un prêtre fou mais en soutane malgré l’anathème prononcé contre lui.

Satan n’est nulle part - des parents qui viennent de la mer et retournent à l’univers aquatique, une cathédrale imaginaire, une fille habillée de blanc chevauchant un vélo, un canif à la main qu’elle plonge dans la cuisse de l’homme aimé - traces du Graal - un homme-héros, héroïne - qui aurait procréé un cochon, une femme - Nellie - qui coupe la plante de ses pieds et perd parfois l’usage de ses jambes terrestres comme le perdirent les sirènes, elle est à ses heures magicienne de café concert ou fait admirer ses cuisses à jarretelles, le souvenir du monde des fées et des sorcières dans l’œuvre de Shakespeare, des Trölls chez Ibsen, un homme - araignée aux bras multiples étrangleurs, terrorisé par l’érotisme fatal lié à son espèce, un cortège funèbre, des cercueils vides, une vaine action terroriste, un miracle raté, des mères meurtrières, un homme pendu par les pieds et qui échappe à la décomposition - cette fois l’avatar d’un dieu nordique.

Odin, c’est aussi la carte du Pendu dans le jeu des Tarots, un amoncellement de bagages en route vers la folie, une idée de retour en arrière pour rêver à l’idée d’une matrice de la mort. Un texte condensé, bourré d’explosifs, de mots qui agissent en étoile, par implosions et décharges.     

Claude Régy