Vermeil comme le sang
Spectacle sans paroles , d’après plusieurs contes et mythes / Scénographie et costumes Eduardo Arroyo / Musique Jean-Pierre Drouet
Avec Patrice Hardouin, Jean-françois Bayonne, Daniel Berlioux, Virginie Billetdoux, Chloé Caillat, Gilbert Cosset, José-Philippe Inzirillo, Sergio Maggiani, Claire Magnin, Michelle Marquais, Alfred Panou, Aimé Porquet, Jacques Rispal, Jean-Loup Wolff, et animaux vivants
« Les phénomènes de la vie peuvent être comparés à un rêve, un fantasme, une bulle d’air, une ombre, la rosée miroitante, la lueur de l’éclair, et ainsi doivent-ils être contemplés. »
Le Livre des morts tibétain
Après-coup – Ecrits de Claude Regy, Espaces perdus (1991)
« Mon envie, au moment de ce projet : Vermeil comme le sang (décembre 1973), était qu’il n’y ait pas de texte du tout. Mais je n’étais pas certain d’y arriver. Il y aurait peut-être des textes dits hors scène.En tout cas, il n’y aurait aucun dialogue. Finalement, il n’y eut aucun texte. C’était sans doute une erreur.
Eduardo Arroyo m’avait fait sept portes qui ouvraient sur sept couloirs. Il y avait aussi un repas dans la salle. Et, plus tard, des hommes couverts d’argile arrivaient sur la scène et puis venais sur la nappe voler des restes de pain. Je travaillais sur un mythe indien où l’on faisait mourir symboliquement le père— on l’enfermait dans un tombeau fictif -au cinquième mois de la grossesse de son épouse. Après la naissance de l’enfant, on ressortait du tombeau le père disparu, et cet homme, après simulacre de la mort, pouvait, une seconde fois, s’il le souhaitait, épouser la mère de l’enfant. Vermeil comme le sang, ce titre vient d’un conte, une jeune fille, cousant, se pique au doigt, une goutte de son sang sur la neige, elle voudrait un enfant blanc comme la neige, vermeil comme le sang. »
Extrait d’Espaces perdus, Les Solitaires Intempestifs , 1998.