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Huis clos

Des présences pures, douloureuses
On n’entre pas dans Huis clos comme dans un salon bourgeois, même meublé de canapés Second Empire. C’est un salon d’apparat, de theatre. On ne peut pas y vivre. Le vraisemblable, le réalisme sont ici de pacotille. Il faut s’en défaire.
La pensée de Sartre invite à ne pas prendre le texte au pied de la lettre. L’anecdote fermée sur elle-même se désagrège. Une vaine machine. Il faut que le texte

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L’Amante anglaise

Les personnages sont là sur le podium. Sur la sellette. Comme enfermés dans une cage de verre, piqué du sérum de vérité (mais la vérité filtre aussi et peut-être mieux à travers le mensonge).
L’innocence est hérissée de culpabilité, la culpabilité noyée d’innocence.
Le crime c’est d’abord la possibilité du crime, elle est en nous. Nous sommes fascinés car à travers l’interrogateur qui tourne autour du podium mêlé à nous, cet

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Le Criminel

L’ESPACE DIVISÉ
Des mots simples, des phrases courtes, pas de discours, et au contraire la discontinuité d’une langue qui s’interrompt parce qu’elle touche à l’extrémité. C’est peut-être de la poésie, c’est peut-être plus que de la poésie. L’immensité en morceaux, nous sommes dans l’infini morcelé. Voilà ce que m’apprend Leslie Kaplan, fort loin de Pascal : l’infini, mais l’infini en morceaux.
Maurice

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Intérieur

Maeterlinck a introduit le premier dans la littérature la richesse multiple de la subconscience. Les images de ses poèmes s’organisent suivant un principe qui n’est pas celui de la conscience normale. (...)
La philosophie de Maeterlinck est comme un temple en action, chaque pierre dégage une image, chaque image une leçon. Elle ne constitue à aucun titre un système. Elle n’a pas d’architecture, de forme ; elle a un volume,

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Les Soldats (fragments)

Jakob Lenz écrit, et tout ce qu’il écrit ce ne sont que des lettres, des messages au père. Lenz ne pourra jamais fuir l’enfance. Et pourtant toute sa vie n’est qu’une longue fuite en avant pour retrouver le père abandonné, pour conjurer la folie. De Strasbourg à Moscou, Lenz traverse la faille de la folie en se trempant dans des fontaines glacées, en s’accrochant à des pères subrogés – Goethe, le pasteur Oberlin, d’autres encore

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Passaggio

Les auteurs ont défini Passagio comme étant une "mise à la scène" (ni un drame en musique ni un opéra pour éviter d’inutiles confusions) : son objet n’est ni une intrigue reconnaissable ni l’émergence, à travers une série de noyaux dramatiques, d’une situation humaine fondamentale. C’est le passage d’un personnage féminin à travers une séquence de situations tragiques dans lesquelles nous la devinons oppressée et rouée de coups par

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Ivanov

« La force d’un homme se mesure à la grandeur de sa chute. »
Botho Strauss
Parce qu’il ne trouve pas au dehors d’écho à la dimension qui est en lui – cette dimension lui demeure à lui-même incertaine –, parce que les échos qui lui parviennent du monde l’asphyxient, Ivanov ne se situe plus dans aucun lieu.
Vidé de lui-même, il est en déséquilibre sur le vide. Cet homme perdu va quitter le bord du gouffre pour rentrer dans un état

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Grand et petit

Aprés-coup – Ecrits de Claude Regy – Espaces perdu (1991)
C’est un accident de programmation qui me permet de monter enfin Grand et petit, au TNP à Villeurbanne, au mois de mai 1982. Peu de fréquen- tation, émigration en cours de spectacle de la moitié des spectateurs.
[...]
Pour Grand et petit je ne peux pas dire qu’il n’y avait pas de décor. Roberto Plate avait compris mon goût de la géométrie, de l’abstraction. Mais je

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L’Amante anglaise

Les personnages sont là sur le podium. Sur la sellette. Comme enfermés dans une cage de verre, piqué du sérum de vérité (mais la vérité filtre aussi et peut-être mieux à travers le mensonge).
L’innocence est hérissée de culpabilité, la culpabilité noyée d’innocence.
Le crime c’est d’abord la possibilité du crime, elle est en nous. Nous sommes fascinés car à travers l’interrogateur qui tourne autour du podium mêlé à nous, cet

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Le Vaisseau fantôme

Rêve, sensualité d’enfant
« Je dois transporter sur le plan du rêve la vie entière… Je ne dois pas en voir la réalité… Il sera merveilleux de mourir, de glisser du rêve au sommeil et d’y sombrer. »
Richard Wagner
Très jeune encore, Wagner, passager d’un bateau, se trouve pris dans une tempête. Le lieu de cette tempête, la côte de Norvège, à hauteur de Sandwike. Wagner avait connu la légende du Hollandais volant. On lui

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Trilogie du revoir

La planète sèche
Entre marée noire et atomisation – la terre qui nous est promise – l’homme patauge et s’effraie, car déjà meurent les oiseaux englués et les poissons à l’envers, ou simplement les voisins homoïdes des centrales fissurées. Parmi les autoroutes et leurs échangeurs les grandes surfaces ont jailli des ruines, et pour mieux reconstruire on a continué à démolir après la guerre, le pli était pris, l’enrichissement des

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Elle est là

Elle est là, qui une pensée étrangère à soi, contraire à la sienne où n’importe où justement, dans une tête, n’importe laquelle, proche, pas spécialement équipée pour penser, une pensée nichée là et cette pensée tout à coup vous empêche de vivre, elle est là, dans la pièce à côté, celui qui la porte entre, et c’est intolérable. Le porteur s’éloigne mais le mal est fait un mécanisme est là dans cette cervelle et au-to-ma-ti-que-ment il va

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Wings

Après-coup – Ecrits de Claude Regy, L’Ordre des morts (1999)
Une fois—il y a longtemps —j’avais travailé sur l’aphasie (Wings d’Arthur Kopit). Intéressant d’apprendre que le cri appartient à une couche du cerveau
beaucoup plus profonde que celle de la parole. La musique aussi. L’arrivée de la parole chez l’homme est relativement tardive, c’est ce qui fait peut-être qu’elle est bâtarde.
Extrait de l’Ordre des morts,

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Le Mort

Le Mort est un texte exemplaire. C’est un texte indécent. Scandaleusement beau.
Georges Bataille disait de lui-même : « Je ne suis pas un philosophe, mais peut-être un saint, peut-être un fou ».
Folle. Nue. Marie découvre l’extase de la perdition.
Passage nocturne entre la mort de son amant, le soir, et la sienne propre, volontaire, à l’aube. Traversée de la jouissance sans être sollicitée, renouvelée. Joie suprême et

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Le Navire Night

Ce navire, dans une dérive lente, sur le territoire de Paris, la nuit, dont les cordages flottent, et qui se meut comme arrêté,
Cette salle des machines, à l’intérieur du navire, grandie par l’imaginaire, où sont des gens abandonnés, comme perdus…
L’image d’un théâtre entier à l’abandon, la cage de scène vide, haute de plafond, les fils qui pendent qui commandent les cintres,
Cette scène grisâtre, poussiéreuse, ouverte sur

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Le Nom d’Œdipe

Le Chant du corps interdit porte à la scène, ici sous le nom d’Œdipe, la division, à tous les niveaux. Il montre comment Œdipe agent de la loi peut faire l’amour avec sa mère tant qu’elle n’est pas nommée, tandis que Jocaste qui sait avant tout savoir, depuis toujours, et qui sait être au-delà des mots, tente de délivrer Œdipe des noms qui font la loi. La situation tient à un fil(s) et à un nom.
Dans la première partie

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